Hier, le 1er avril 2018, il y avait cent ans de cela nos ancêtres descendaient dans les rues de la ville de Québec pour protester contre la conscription. Ils refusaient d’être envoyés de force outre-mer pour combattre dans la Première Guerre civile européenne. D’autant plus qu’ils seraient morts sous une bannière qui les méprisait en tout point. Les manifestations de mécontentement s’échelonnèrent sur près d’une semaine avant d’être brusquement interrompues par la violence d’occupation. Le 1er avril 1918, des troupes de la milice canadienne venue de l’Ontario, de l’Ouest et des Maritimes marchèrent sur Québec pour réprimer les manifestants. Les ordres étaient clairs, « Shoot to kill!». Les officiers donnèrent l’ordre d’ouvrir le feu sur nos aïeux à la mitrailleuse tuant quatre d’entre eux. Ils furent tous atteints de balles explosives, la vie leur a été enlevée pour avoir refusé de servir sous la bannière de l’humiliation.
Nous nous sommes réunis en cette date précise pour commémorer la mémoire de nos ancêtres. Pour que ne soient jamais oubliés le mépris et la haine avec lesquels les nôtres furent traités. Les martyrs sont présents à nos côtés et veillent sur nous. Du moment que le devoir de mémoire est pratiqué, jamais leur sacrifice n’aura été vain.
Je me souviens!
— Honoré Bergeron, 49 ans, Père de 6 enfants, touché au dos par une balle explosive!
— Alexandre Bussières, 25 ans, touché au poumon par une balle explosive!
— Édouard Tremblay, 23 ans, étudiant, mort au bout de son sang par manque de secours!
— Georges Demeule, 14 ans, atteint droit au cœur par une balle explosive!
À nos ancêtres morts sous les balles! PRÉSENT!